Avant que le temps ne soit venu
et que la faucheuse frappe à ma porte
il me faudrait aller sentir combien la fragilité des hommes est belle
Avant que n'apparaise aux embrasures
l'ombre de l'infame putain qui daignera me faire tourner de l'oeil
j'irais bien pisser sur les groles des bonnimenteurs
comme on pisse sur l'autorité du corps qui meurt
comme je te dis là maintenant

Prends ma main et sers la fort
pense que si rien est sûr
il est un torrent qui charrie de l'or
on pansera nos blessures 
pour se blesser encore
Mais prends ma main et sers la fort
jusqu'à la déchirer 
et peut être plus encore
prends ma main, on verra bien

Après les deluges, après les digentes
après les grimaces, les rires, l'acide et le vide
j'irais bien sentir vibrer le monde
à travers l'autre, lui dire que je l'aime
brasser de l'air, oui je sais c'est pas brasser les sous
et la lithanie des vauriens, c'est rien du tout
mais c'est ça ou rien, juste qu'on s'en fout


Prends ma main et sers la fort
pense que si rien est sûr
il est un torrent qui charrie de l'or
on pansera nos blessures 
pour se blesser encore
Mais prends ma main et sers la fort
jusqu'à la déchirer 
et peut être plus encore
prends ma main et sers la fort
pense que si rien est sûr
il est un torrent qui charrie de l'or
on pansera nos blessures 
pour se blesser encore
Mais prends ma main et sers la fort
jusqu'à la déchirer 
et peut être plus encore
prends ma main, on verra bien

Avant que le temps ne soit venu
et que la faucheuse ne fasse grincer sa poussette au vent
je ne saurai toujours pas qui tu es
mais tu m'as rapporté
aux limites des instants
comme s'ils étaient les derniers
quand le désir engendre
l'évenement, le coeur des folles
la morale des fous, prends moi tout

Prends ma main et sers la fort
pense que si rien est sûr
il est un torrent qui charrie de l'or
on pansera nos blessures 
pour se blesser encore
Mais prends ma main et sers la fort
jusqu'à la déchirer 
et peut être plus encore
prends ma main, on verra bien

Mais, prends ma main